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La vision de Bacchus

de Jean Dylar
éditions Delcourt / Mirages 2013
par Ana Igluka

Suivons ici les aventures du peintre Antonello de Messine, né en 1430 et décédé à 49 ans de la phtisie. Formé à l'école flamande et italienne, l'artiste utilise la technique de la dilution de la peinture dans l'huile de lin qui rehausse la luminosité, sans doute élaborée par Jan Van Eyck (1390 - 1441).

Cette bande-dessinée fictionnelle évoque l'élaboration par Antonello de Messine d'une technique primitive de photographie par diffraction de la lumière dans une véritable camera obscura. Ce fait n'a pas été prouvé. Non plus que l'histoire de l'étrange portrait d'Anna Barbarelli qui aurait disparu dans un incendie.

Par cette commande donnée par le puissant banquier vénitien Barbarelli, Antonello de Messine cherche à restituer la vitalité du corps et l’intensité du désir charnel. Pour cela, il employant une approche très Actor studio : éprouver par lui même ce désir pour le connaître intimement.

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Si ces deux évocations restent des mystères de l'Histoire, elles sont très favorables à l'intensité narrative de ce récit graphique.

Dans cette bande-dessinée, à la fois fabuleuse et didactique, on plonge dans la peinture du 15ème siècle et ses techniques qui ont révolutionné l'histoire de l'Art. Les maîtres de cette époque nous éblouissent encore aujourd’hui, ils cherchaient à restituer la vérité de la beauté : le réalisme des formes, la matérialité de la lumière, la vitalité des corps. Une vérité qui pose toujours question après l'invention de la photographie et du cinéma. En effet, montrer le réel n'est pas le saisir. Pour cela, l'intervention du génie - l'intuition, la sensibilité, l'incarnation, les influences - est nécessaire. Ce que l'IA n'aura jamais !

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